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La Galerie Orel Art présente

Olga Tobreluts

« Thinning factors »

 du 19 juin au 28 juillet 2007



A chaque période de l’histoire, à chaque société,
correspond une plastique idéale.
En Occident, la polémique dénonce les canons de beauté
véhiculés par la mode et le show business.

Olga Tobreluts a choisi de présenter une piste de réflexion :
La beauté idéale existe-t-elle ?

Entre l’idéal de la forme droite, création artificielle
de l’Homme, et la plastique arrondie, ondulée, irrégulière,
granuleuse, vallonnée, du monde naturel, civilisation et nature
s'entrechoquent, créant chaos et confusion.

L'environnement et l'organisation sociale ont toujours influencé
la formation de l'idéal esthétique de la silhouette féminine.
Au 17ème siècle la maigreur est signe de maladie et
de faiblesse physique, tandis qu’être ronde est signe de bonne santé
et de fertilité. Au 19ème siècle, le corset permet à la femme
de maîtriser son corps, il n'est plus un objet que la nature façonne,
mais la victime de ce que la société lui impose.

A l'heure des corps virtuels, où s'estompe la frontière entre
mécanique et organique, où se profile la programmation de l'espèce
et la réplication de l'individu, il est plus que jamais nécessaire
d'éprouver la limite de l'humain :

"Mon corps est-il toujours mon corps ? "
Dans des villes où les gratte-ciels tendent à s’allonger
plutôt qu’à s’élargir, où l’économie d'espace est prépondérante
et le rythme de vie effréné, la rationalisation est le maître mot,
que l’on retrouve dans l’image d'un corps féminin androgyne
véhiculée par le monde de la mode.

Olga Tobreluts prête aux visages des idoles sexuelles contemporaines
le corps des déesses antiques, contraire aux canons modernes.
Il en découle des illustrations flagrantes de l'absurdité qui
tend à limiter les formes, dans la conception des proportions idéales
du corps féminin. En même temps, l’exposition permet au spectateur
de considérer l’inexplicable inversion suivant la perception
de la maigreur -poussée jusqu’à l’insensé par l’artiste-
privée d’individualité et pourtant toujours aussi séduisante.
Le mirage d'une jeunesse éternelle est aujourd’hui toujours
extrêmement attirant et particulièrement actuel, ce qu'illustre bien
la série d’œuvres où les corps antiques arborent des visages
d’actrices et de mannequins célèbres, telles Kate Moss,
Keira Knightley, ou Angelina Jolie.

Un choix libre, indépendant des clichés esthétiques et sociaux,
est il possible aujourd'hui ?

Sans pour autant répondre à cette question, l’exposition permet
à chacun de tester ses propres références esthétiques.



Olga Tobreluts : biographie, expositions et filmographie